Résumé de l'article

Timothy O'Hagan, Public et privé, hommes et femmes
L'auteur examine d'abord le plaidoyer "libéral" pour le respect de la vie privée, en tant que "droit d'être laissé en paix", la protection d'une zone d'intimité, dans laquelle l'individu peut s'épanouir sans "interférence" extérieure. Il explique ensuite pourquoi les femmes ont eu de bonnes raisons de critiquer ce droit, dans la mesure où il a placé un cordon sanitaire autour de la famille et protégé ainsi le despotisme des hommes sur les femmes au foyer. Il conclut néanmoins, avec Hannah Arendt et Martha Nussbaum, que la bonne réponse à cette injustice historique n'est pas d'attaquer la valeur de l'intimité en tant que telle, mais plutôt d'étendre la protection publique du droit aux individus à l'intérieur de la famille et, par là, de sauvegarder un domaine intime réél et égalitaire pour les hommes comme pour les femmes. Il souligne aussi l'influence de l'évolution des techniques et des lois du marché sur le rôle de la famille et sur la distinction entre les domaines privé et public. Il conclut par une description des diverses évaluations que l'on a pu faire, hier et aujourd'hui, des actes publics et privés puis critique les nouveaux économistes libertaires qui mêlent à tort les plus profondes valeurs du droit au respect de la vie privée et le fonctionnement sans frein de l'économie libérale.

Mots-clef : Arendt, femme, privé, public, libéral, intimité
t. 41, 1997 : p. 43-51