Résumé de l'article

Boris Barraud, globalisation, pluralisme juridique, multinationales, entreprises, Système des États, théorie de l’agence, analytique du pouvoir, constitutionnalisation
L’objet de la présente contribution n’est certainement pas révolutionnaire puis-qu’il s’agit de l’éternelle – et insoluble – question de la définition du droit. En revanche, les choix théoriques et épistémologiques opérés sont, eux, parfaitement innovants et audacieux. Il est proposé, en effet, de répondre à ladite question en adoptant une posture syncrétique, c’est-à-dire en considérant comme valables toutes les thèses actuellement significatives et en cherchant à les dépasser afin d’établir « la » théorie du droit, loin de tout arbitraire ou subjectivisme. Ces présupposés et leurs diverses implications sont détaillés au sein de l’introduction.
L’étude est également originale par le fait qu’elle propose, ensuite, de « mesurer le droit ». Nul, jusqu’à lors, n’a jamais appréhendé le phénomène juridique en termes de degrés d’intensité. Classiquement, les juristes raisonnent de manière binaire et manichéenne : soit une norme est juridique, soit elle ne l’est pas. Pourtant, rien n’interdit, a priori, l’existence de règles semi-juridiques. Seront ici présentés les critères et la méthode à appliquer afin d’établir, de façon neutre tant axiologiquement que théoriquement, le niveau de juridicité d’une règle.
Dans une seconde partie, qui sera l’objet d’une prochaine publication dans les Archives de philosophie du droit, seront proposées quelques premières applications de l’échelle de juridicité qui témoigneront du pluralisme qualitatif empreignant le droit.


Mots-clef : Théorie juridique – science juridique – validité – sanction – efficacité – effectivité – normativité – pluralisme juridique
t. 56, 2013 : p. 365-423