Résumé de l'article

Léna Gannagé, Droits fondamentaux et droit international privé de la famille : quelques remarques sur une cohabitation difficile
La pénétration de l’idéologie individualiste au sein du droit international privé s’accompagne de certaines perturbations qui affectent à la fois les objectifs et les méthodes de la matière. Sous l’effet de l’interprétation évolutive qu’en propose la Cour européenne des droits de l’homme, les droits fondamentaux interfèrent de plus en plus dans le traitement des relations familiales internationales. Servant de support à certains procédés de réglementation tels que l’ordre public ou la méthode de la reconnaissance, ils contribuent à en redessiner les contours au risque de modifier les conditions et les limites de la coordination des ordres juridiques.
Ces antagonismes entre les deux disciplines ne sont pas pour autant irréductibles. Ils révèlent d’abord une crise du concept de droit fondamental dont les frontières, en droit international privé plus qu’ailleurs, méritent d’être repensées.

Mots-clef : droit international privé, vie privée
t. 57, 2014 : p. 229-247