Résumé de l'article
Florence
Burgat,
La personne, une catégorie juridique souple propre à accueillir les animaux
Face à la division entre les personnes et les choses qui gouverne le droit, quelle est la stratégie argumentative des défenseurs des droits des animaux ? Les droits qu’il est question de reconnaître aux animaux sont des droits fondamentaux et des droits spécifiques. Les « preuves scientifiques » portant sur les compétences cognitives des animaux sont largement mobilisées et tenues pour une caution par certains défenseurs des droits des animaux. Que faut-il en penser ? Il faut en venir à s’interroger sur le concept qui serait le mieux à même de qualifier les animaux dans le droit. Nous montrerons en quoi celui de « personne » présente à la fois l’avantage technique de ne pas bouleverser la division bipartite du droit et l’avantage épistémologique d’être normatif et prescriptif avant d’être descriptif ; point n’est en effet besoin de ressembler à un humain adulte autonome et responsable pour être juridiquement tenu pour une « personne ».
Mots-clef : animal personne catégorie
t. 59, 2017: p. 175-191