Résumé de l'article

Rainer Rochlitz, Critériologie du juste et du beau
Avant de procéder à des rapprochements entre droit et esthétique, il est utile de rappeler que le beau et le juste obéissent à des "logiques" différentes dont les critères sont irréductibles. La logique du beau se scinde en une esthétique de la nature ou de la vie quotidienne, et en des arts qui, à l'époque moderne, cessent d'obéir aux critères traditionnels du beau. Les critères de la réussite artistique sont alors la cohérence, l'enjeu significatif et la nouveauté des oeuvres. À partir du Bien, la logique du juste se scinde en morale et en droit. Plusieurs critères du juste comme principe d'impartialité se succèdent au cours de l'histoire : justice matérielle, divine ou rationnelle, puis justice formelle ou procédurale, fondée sur l'universalisation ou sur le principe de la capacité universelle de consentement. C'est suivant ce dernier principe que se génère le droit dans les sociétés démocratiques.

Mots-clef : nature, art, beau, juste, universalisation, consentement
t. 40, 1995 : p. 64-75