Résumé de l'article

Jean-Marc Trigeaud, Le mythe du héros et l'esthétique de la justice
L'analyse des mythes peut prendre une portée métaphysique plus que socio- ou psycho-historique. L'on peut s'attacher ainsi à la figure du héros qui la caractérise le mieux en essayant de la sauver des dépréciations qu'elle n'a cessé de subir. C'est en effet une esthétique du juste qu'elle traduit, à travers les exemples constants de la création culturelle et surtout littéraire et épique. Cette esthétique n'est pas subjectiviste, ni formaliste, ni génériciste, mais plutôt objectiviste, réaliste et universaliste , elle est une esthétique du contenu et de l'objet, du sentiment et de l'idée de la justice. Il en ressort un primat de l'existant singulier humain souvent saisi dans la précarité tragique de sa condition et dont la justice, ayant vocation à devenir droit et loi, exige qu'il soit protégé en la totalité corporelle et morale de son sens.

Mots-clef : mythe, héros, esthétique, universaliste, existant humain, justice
t. 40, 1995 : p. 34-55