Résumé de l'article

Wanda CAPELLER, Un net pas très net. Réflexions sur la criminalité virtuelle
Confiance, risque, anonymat et responsabilité s'enchevêtrent au sein de la communauté virtuelle suivant un jeu d'interactions complexe qui engendre l'émergence d'un champ criminel abstrait et systémique. Les acteurs virtuels sont des co-constituants de ces systèmes. Ils produisent et reproduisent en permanence des contextes matériels réels où se concrétisent aussi des relations illicites. Ils engendrent une véritable communauté d'action virtuelle interactive illégale. La criminalité virtuelle se révèle ainsi comme une question sensible pour la société globalisée. En matière de cybercontrôle étatique, une "démarche purement nationale est illusoire". Par son caractère transnational et décentralisé, par la fugacité et la volatilité de ses contenus, le cyberespace ne peut s'organiser et définir des règles communes de fonctionnement qu'à partir d'une coopération internationale sans faille. Les activités criminelles virtuelles, étant "désincarnées" n'ont pas besoin du face-à-face. L'adoption d'un nouveau paradigme s'impose si l'on veut rendre compte de ce glissement vers l'immatériel et encadrer une réflexion criminologique novatrice. L'auteur suggère qu'on se réfère à un paradigme systémique abstrait.

Mots-clef : informatique, internet, virtualité, crime, mondialisation, systémique
t. 43, 1999 : p. 167-185