Résumé de l'article

Pierre Caye, La belle propriété. Architecture palladienne et droit de propriété
Le droit de propriété ne dépend ni d'un contrat originaire de partage, ni de la transformation démiurgique du monde par l'homme, mais simplement de ce que saint Thomas appelle une superadditio rationis. À l'âge humaniste et classique, c'est à l'Architecture qu'il revient de surédifier le monde par la raison et de légitimer ainsi le droit de propriété des hommes au regard de la métaphysique. Nous montrerons comment l'architecture, et en particulier l'architecture de Palladio, constitue un dispositif scientifique et technique qui, par son art réglé de l'eurythmie comme par l'expérience esthétique et morale qu'il initie, vise à favoriser et à soutenir l'appropriation aussi bien subjective qu'objective du monde par l'homme.

Mots-clef : architecture, Palladio, propriété, saint Thomas, appropriation
t. 40, 1995 : p. 158-171